Que pense le grand auteur Milan Kundera de mon essai publié l’an dernier sur le Profil PCM de Jésus de Nazareth.

Pour faire suite à l’entretien critique avec Saint Exupéry, publié la semaine dernière voici le deuxième entretien avec Milan Kundera (version IA). 

Je me suis régalé.

Dites-moi ce que vous en pensez ?

Conversation avec Milan Kundera*

Jérôme : Milan tu viens de lire mon article sur le profil de Jésus de Nazareth à l’aune de la Process Com… qu’en dis-tu ?

Milan Kundera

Kundera : Ah, Jérôme, tu explores Jésus sous l’angle de la Process Communication. Un projet audacieux ! Mais dis-moi, vois-tu le paradoxe d’interpréter la transcendance à travers des concepts humains, justement conçus pour décrire le banal ? Les phases de personnalité, les schémas de communication… tout cela semble bien éloigné de l’extase mystique, non ?

Jérôme : Je comprends ce que tu veux dire, Milan. En fait, je crois que même les figures sacrées sont marquées par des dilemmes humains. Avec la Process Com, je cherche surtout à toucher à la complexité de ce personnage, à sa dualité entre l’humain et le divin. Cette approche me permet de rappeler que derrière cette figure de Jésus, il y a un être qui doute, qui faiblit parfois, et qui se bat, au fond, comme nous tous.

Kundera : C’est cette dualité, oui, que j’apprécie dans ton approche, même si, j’avoue, je reste un sceptique. Chez Jésus, on trouve la transcendance, mais aussi cette “pesanteur” humaine qui le lie aux autres. On pourrait dire que c’est là sa “légèreté insoutenable”. Mais comment expliques-tu son passage de la phase de Rêveur à celle de Rebelle ? Est-ce vraiment un changement de phase, ou bien un mouvement dansant entre des pôles ?

Jérôme : Ah, voilà une question qui te ressemble ! Comme j’aime ta façon de voir le monde Milan ! Si la théorie la Process Com suggère des phases successives, mais, comme tu le dis, je vois comme toi ce côté dansant dans le parcours de Jésus, presque comme une oscillation entre convictions et incertitudes. Passer de Rêveur à Rebelle, c’est d’une certaine façon s’engager dans la réalité après avoir contemplé le monde intérieur. Sa mission devient alors une forme de révolte contre les normes, presque un appel à l’insurrection intérieure.

Kundera : Voilà qui devient intéressant. À travers ton Jésus, j’aperçois presque un antihéros des temps anciens, un homme confronté à la banalité de son rôle social autant qu’à la gloire divine. Peut-être qu’au fond, ton article est moins une analyse de Jésus qu’une façon de questionner ce que signifie “être humain”. Cette quête d’authenticité… est-ce cela que tu cherches à dévoiler ?

Jérôme : J’ai tellement envie de revendiquer ce que tu m’imagines. La Process Com n’est qu’un prisme pour explorer ce dilemme plus vaste. Jésus, à mes yeux, incarne un peu le rêve d’une humanité en quête de sens, cherchant à comprendre ce qui la rend unique. Ce besoin d’être soi, de se réaliser dans l’authenticité, et de porter une mission malgré les conflits internes… C’est là, je crois, le cœur de mon essai.

Kundera : Ce que tu dis me rappelle l’absurdité des héros de mes propres romans, tiraillés entre ce qu’ils sont censés être et ce qu’ils désirent devenir. Alors, peut-être qu’au fond, Jésus, tel que tu le décris, est une figure… kafkaïenne ? 

Il marche vers sa croix comme mon personnage K. marche vers son procès : sans certitude, mais avec cette étrange détermination d’un homme qui doit aller jusqu’au bout. Jérôme, ton Jésus serait-il un personnage tragique ou un éternel rêveur ?

Jérôme : Tu touches un point essentiel, Milan. Je crois que, comme chez Kafka, le tragique et le rêve se fondent en une même quête. Jésus avance, malgré tout, vers ce destin qu’il devine inéluctable. Mais c’est aussi en cheminant, en doutant et en se relevant que son parcours devient celui de l’humanité toute entière. Peut-être que sa croix, finalement, c’est de devoir rester infiniment humain dans son passage vers le divin.

*Qui est Milan Kundera
Milan Kundera est un existentialiste sympa. Funambule du sens, un penseur qui marche sur le fil tendu de l’existence humaine, en équilibre entre ironie et gravité. Né en Tchécoslovaquie mais devenu l’enfant de la littérature mondiale, il dépeint des personnages qui se débattent avec l’inextricable et l’absurde. Avec un regard lucide et parfois implacable, il explore les thèmes de l’identité, du souvenir, et de l’insoutenable légèreté de l’être.

Kundera nous renvoie sans cesse à cette zone grise où cohabitent l’euphorie de l’instant et la fugacité des certitudes. Dans ses mots, il nous rappelle que la vie est un jeu d’apparences et de vérités, d’amours fragiles et de résistances profondes. Sa plume est un miroir, révélant en nous la comédie humaine et la mélancolie de l’incompréhensible.